Dans le cadre d’une convention organisée par l’association “Anorexiques boulimiques anonymes” (ABA), une quinzaine de personnes étaient rassemblées hier à Dijon.

Née en 2002, l’ABA regroupe des personnes malades – ou ex-malades – d’anorexie et de boulimie. À l’image des Alcooliques anonymes, elle organise des réunions un peu partout en France et permet à chacun de partager son expérience, ses craintes, ses émotions… Le tout avec un concept basé sur l’anonymat et la « croissance spirituelle ».

Créée en novembre 2014, l’antenne dijonnaise de l’association organisait ce week-end une convention salle du Petit-Cîteaux, avec une quinzaine de participants. L’occasion de recueillir le témoignage d’Émeline*, qui a rejoint l’ABA en 2005 après « cinq années de souffrance », explique cette jeune femme d’une vingtaine d’années, originaire de Bretagne et aujourd’hui débarrassée de sa maladie.

« Cela a commencé vers 10 ou 11 ans. J’étais mal dans ma peau, dans mon corps. À la maison, le régime alimentaire n’était pas très équilibré. L’ambiance n’était pas bonne. J’étais très anxieuse et je me sentais comme un boulet », détaille cette jeune mère de famille, qui a rapidement noyé son mal-être dans la nourriture. « La boulimie, j’ai trouvé ça génial. Et vomir, je trouvais ça chouette. Je n’avais plus besoin de me priver, de me soucier de mon poids… En réalité, j’étais incapable de mettre des mots sur mes émotions. Alors je bouffais pour les anesthésier. »

Mais rapidement, la maladie prend le dessus. Et l’étau se resserre autour de l’adolescente. « Au début, je vomissais une fois par semaine. Mais peu à peu, toutes les barrières ont sauté. Je vomissais plusieurs fois par jour, je mentais à mes parents, à mes amis… Au bout de cinq ans, je voulais juste en finir. Mais je ne voyais aucune solution : soit me suicider, mais je ne savais pas comment ; soit être internée dans un asile… »

« Transmettre ce que j’ai reçu »

Finalement, Émeline parviendra à faire sauter un verrou et sollicitera un soutien médical. Mais ni les séances chez le psy, ni la sophrologie, ni les entretiens avec une diététicienne n’y changeront rien. Jusqu’à ce qu’elle découvre l’ABA, en 2005. Et selon elle, l’effet fut immédiat. « Au début, je ne comprenais pas comment on pouvait aborder cette maladie avec le sourire. Je n’avais d’ailleurs jamais envisagé mes problèmes alimentaires comme une maladie. Mais en à peine deux mois, je ne vomissais plus. Et aujourd’hui j’en suis complètement sortie. Mais je continue à assister aux réunions, afin de transmettre ce que j’ai reçu », conclut celle qui a aussi créé une antenne de l’ABA à Rennes.

* Prénom d’emprunt

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