Ce témoignage est également disponible sur le site de Ouest-France.

« Je n’avais pas conscience d’être malade »

Cette femme a longtemps souffert d’anorexie-boulimie. Aujourd’hui, elle est membre de l’association Anorexiques boulimiques anonymes, qui organise sa convention régionale ce week-end.
«Au début, on ne met pas de mots.» Séverine (prénom d’emprunt) a commencé à avoir des troubles alimentaires pendant son adolescence.
J’étais dans les diktats de la société et je voulais toujours être plus mince. L’adolescence a été compliquée et je n’avais pas conscience d’être malade. Je pensais que c’était de ma faute, que je n’étais pas capable de me contrôler.

« Camoufler mon mal-être »
Cette habitante de la métropole rennaise a longtemps souffert d’anorexie-boulimie. « J’utilisais l’alimentation pour calmer mes émotions et camoufler mon mal-être, se souvient-elle. Et puis, il y avait des hauts et des bas, des périodes de restrictions pour maigrir et puis des crises de boulimie très culpabilisantes. Je ne pouvais plus m’arrêter. »

À cette époque, elle n’en parle à personne, par honte. En parallèle, elle souffre de dysmorphophobie. «Je crois que je me suis toujours trouvée grosse.»
La première fois qu’elle pousse la porte de l’association Anorexiques boulimiques anonymes (ABA), Séve- rine a 34 ans. « Je voyais bien qu’il fallait que je fasse quelque chose parce que cela restait problémati- que, cette obsession. » Rapidement, elle se sent comprise. « J’ai pu dire tout ce que je ressentais, poursuit elle. Et je me suis rendu compte que dans notre comportement, on avait tous des similitudes. »
Elle comprend alors que ces troubles sont en fait « l’arbre qui cache la forêt. Cela m’a permis d’être honnête avec moi-même ». Grâce à l’association, elle choisit une marraine, qu’elle peut appeler en cas de crise.

Parfois, j’appelais ma marraine en pleine nuit, quand je faisais des cauchemars.

Un programme pour mieux vivre
Quinquagénaire, elle reconnaît aujourd’hui « qu’il y avait de l’anxiété derrière tout ça. J’étais persuadée qu’en étant mince, je serais plus heureuse.
Ce week-end, l’association ABA, dont Séverine fait partie, organise sa convention régionale, sur le thème « Un nouveau sentiment d’appartenance », afin d’aider les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie de mieux vivre.
L’association propose égale ment un programme de rétablissement en douze étapes, calqué sur celui des Alcooliques anonymes.
« L’association ne remplace pas les soignants », souligne toutefois Séverine, qui est aujourd’hui suivie par une psychologue. << Je trouve que c’est important d’avoir un lieu pour travailler sur moi. >>
L’association Anorexiques boulimiques anonymes organise sa convention ce week-end.

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