Anorexiques-boulimiques. Des anonymes qui s’en sortent
Créée à Saint-Brieuc en 2002, l’association des anorexiques boulimiques anonymes s’inspire fortement du modèle des alcooliques anonymes : il n’y a ni cotisation, ni inscription et la seule condition pour être membre est un désir de s’alimenter correctement. Si l’ABA, qui tenait samedi son assemblée générale, compte aujourd’hui six groupes (Amiens, Grenoble, Nantes, Paris, Rennes et Saint-Brieuc), ce n’était pas encore le cas le jour où Laure, une jeune parisienne de 28 ans, a pris contact avec l’association.
« J’avais envie de tout contrôler »
« Il n’y avait pas de groupe à Paris. J’étais la tête dans la nourriture, je suis anorexique boulimique vomisseuse. J’ai appelé plusieurs numéros, et celui de l’ABA est le seul où on a décroché, un dimanche, à 18h. On ne m’a pas parlé d’hospitalisation, on m’a demandé de venir à Saint-Brieuc. J’ai pris le train (…). J’étais immergée dans le truc (…), je ne pouvais pas dire que je n’étais pas malade ». « En parlant, il y a eu d’autres aspects de la maladie qui me sont apparus, le fait d’être maniaque par exemple, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Dans le groupe, j’étais bien à ma place. Je suis repartie à Paris avec d’autres numéros de téléphone. L’important, c’est qu’on me croyait. Car je n’avais pas atteint un poids critique, je vivais en couple, ça ne se voyait pas. J’avais envie de tout contrôler (…). » « J’ai pris conscience du danger de la maladie (…). J’étais en train de détruire mon corps et je n’avais pas envie de l’admettre, je voulais trouver des raisons médicales (…). C’est venu petit à petit. Jour après jour, j’ai appris à m’alimenter correctement grâce au partage d’expérience avec les autres. Le téléphone a été un outil principal. C’est un programme qui se vit, il n’y a pas de recette ».
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